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L’AFAT souhaite converger vers un avenir commun

4 novembre 2025

par : Christine Morasse

photo : Marie-Ève Sigouin, présidente de l’Association forestière de l’Abitibi-Témiscamingue. (Photo France Lemire)

L’Association forestière de l’Abitibi-Témiscamingue (AFAT) a tenu son 82ᵉ congrès annuel le 31 octobre dernier à la Salle Desjardins de la Cité étudiante Polyno de La Sarre.

Placé sous le thème « Converger vers un avenir commun », ce rassemblement a réuni des acteurs, des experts et des partenaires du secteur forestier pour réfléchir collectivement aux défis et aux perspectives qui façonnent l’avenir des forêts de la région et du Québec.

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Malgré une année houleuse, Marie-Ève Sigouin, présidente du conseil d’administration de l’Association forestière, explique les bénéfices de cette rencontre annuelle : « Nous sommes extrêmement satisfaits de cette 82e édition. Plus de 140 participants ont assisté à cette journée de rencontres et de partage en dépit du fait que nous avons vécu une année teintée par une crise tarifaire avec nos voisins du sud, des marchés qui sont vacillants et au surplus, le dépôt, la contestation puis l’abandon du projet de loi 97 sur le nouveau régime forestier. Une année vraiment rocambolesque et pourtant, de voir autant de gens se déplacer pour venir parler de foresterie, ça fait chaud au cœur pour toute notre organisation. »

Des initiatives concrètes

Cette journée a permis de présenter des initiatives concrètes en matière de sylviculture, de gestion du territoire et d’innovation forestière. « La sylviculture, il faut qu’elle évolue. C’est pour cette raison que nous avons invité le directeur général de Rexforêt, Martin Ladouceur, qui est le maître d’œuvre de la sylviculture au Québec, à venir nous parler du rôle stratégique de la sylviculture. Et on a constaté que nous sommes assez conservateurs dans notre façon de faire actuellement. M. Ladouceur voyait un beau potentiel de développement. Il nous a donné des pistes pour innover », résume Marie-Ève Sigouin.

Parmi les experts invités, Fabien Simard, directeur général de l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ), est venu expliquer comment l’industrie pourrait réajuster la chaîne de commandement en forêt. « Il faut revoir les rôles et responsabilités pour que les acteurs fassent vraiment le travail dans lequel ils sont bons. Et que ces acteurs occupent des rôles pour lesquels ils sont voués. La personne qui est bonne pour construire des chemins, il faudrait qu’elle construise des chemins. Elle ne devrait pas s’éparpiller à faire autre chose. »

AFAT 2025

Le 82e congrès de l’AFAT s’est tenu à La Sarre le 31 octobre 2025 devant plus de 140 participants. (Photo France Lemire)

Visites industrielles

Plusieurs sujets ont été abordés lors des ateliers dont la gestion du territoire, la forêt de proximité, l’arrivée de l’intelligence artificielle, la formation des travailleurs et des futurs ingénieurs forestiers, les aires protégées et les certifications forestières. La journée s’est terminée avec la visite du laboratoire des biomatériaux de l’UQAT, situé à La Sarre. Flavia Braghiroli, professeure à l’Institut de recherche de l’UQAT, a expliqué comment on peut valoriser des résidus du bois, notamment des écorces. Plusieurs projets de recherche sont en cours dont un sur les tannins, les colles, les polyphénols et autres produits dérivés. D’autres participants ont choisi de visiter les Maisons Nordiques, maintenant installées dans leur nouvelle usine d’assemblage. « Cette entreprise met en valeur à sa façon les produits forestiers de notre région. C’est agréable de voir concrètement à quoi sert notre forêt au-delà du deux par quatre. On a pu voir des maisons en fabrication et on parle ici de la troisième transformation. En pleine crise du logement, on comprend toute l’utilité de notre forêt », souligne Mme Sigouin.

2026

Comme le disait un conférencier : « Donald Trump nous force à trouver des idées nouvelles pour notre industrie. C’est le temps d’innover, de partager nos connaissances et de changer le modèle actuel. Dans 20 ans, on va le remercier d’avoir mis des taxes sur notre bois. Ça va nous forcer à nous diversifier! » Ce à quoi répond Marie-Ève Sigouin : « Disons que pour l’instant on trouve ça moins drôle les tarifs, mais après avoir vu toutes les idées qui ont été générées lors de ce congrès, on voit quand même l’avenir avec optimisme pour la filière foresterie. »

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