Entre territoire partagé et espace de loisirs, la Forêt récréative de Val-d’Or entre dans une nouvelle phase de réflexion. La MRC de La Vallée-de-l ’Or, avec l’appui de l’UQAT, convie les citoyens à une consultation en ligne et sur le terrain pour imaginer ensemble un modèle de gestion durable et participatif.
Depuis la signature d’une première entente en 1994, la MRC de La Vallée-de-l’Or joue un rôle clé dans la gestion forestière des terres publiques intermunicipales, couvrant quelque 30 000 hectares de forêt. Cette responsabilité a été consolidée en 2013 par une entente de délégation et de gestion signée avec le gouvernement du Québec, positionnant la MRC comme un acteur majeur en matière de gestion forestière et foncière.
« Responsable de l’aménagement durable de quelque 30 000 hectares de forêts publiques intermunicipales, notamment de la planification forestière, de la réalisation des interventions en forêts de leur suivi et de leur contrôle. Puis, ces activités génèrent des revenus qui sont réinvestis dans la forêt, dans la recherche et dans la communauté », explique Maxime Lavoie-Rioux, directeur de la foresterie et de la gestion du territoire.
Une consultation pour un territoire partagé
Puisqu’une portion de la Forêt récréative se situe sur des terres publiques intermunicipales, alors qu’une autre relève de la grande forêt publique gérée par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), la MRC de La Vallée-de-l’Or a lancé une consultation en ligne afin de recueillir les points de vue et les attentes des citoyens à l’égard de la gestion de ce territoire partagé.
Pour mener à bien cette démarche, la MRC s’appuie sur l’expertise de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), reconnue pour ses travaux en gestion durable et en participation publique. « L’objectif, c’est d’intégrer un acteur neutre, capable de faire avancer les meilleures pratiques en gestion forestière et en sciences sociales, tout en favorisant la participation citoyenne dans l’élaboration d’un plan d’aménagement véritablement intégré et démocratique », souligne-t-on du côté de la MRC.
Une démarche participative et inclusive
Cette consultation s’appuie notamment sur un questionnaire en ligne visant à recueillir les perceptions et les besoins de la population. Le projet, mené en collaboration avec l’UQAT, vise à développer une méthode de participation publique adaptée à la réalité du territoire de la Forêt récréative.
Très fréquentée pour les activités de plein air, sportives et familiales, la Forêt récréative fait face à divers enjeux liés à la cohabitation des usages. D’où l’importance, selon les partenaires du projet, d’impliquer les citoyens dans les décisions concernant son avenir.
Afin de favoriser une participation inclusive, notamment auprès des personnes moins à l’aise avec les outils numériques, une rencontre publique a eu lieu directement sur le site les 1er et 2 novembre à partir de 9 h 30. Trois stations d’information ont été installées, avec des cartes interactives, un questionnaire et un quiz permettant de mieux comprendre les enjeux du territoire.
« Les étudiants à la maîtrise et au doctorat en écologie forestière ont été présents ces deux jours pour écouter les citoyens, explique Mathieu Gnocchini, étudiant doctorant sur mesure en écologie forestière. Nous voulons savoir ce que les gens pensent de leur Forêt récréative, mieux comprendre leurs usages et leurs besoins. On s’attendait à recueillir des informations précieuses pour mieux connaître ce milieu unique. »
À ce jour, 379 formulaires ont déjà été remplis. Le questionnaire reste accessible en ligne jusqu’au 9 novembre à l’adresse consultation-frvo.ca/consultations/foret-recreative. « On souhaite entendre tous les types d’utilisateurs, familles, marcheurs, skieurs de fond et bien d’autres afin de brosser un portrait fidèle des attentes de la communauté », ajoute M. Gnocchini.

« On veut que les gens soient ouverts et rester adapté à ceux qui s’en viennent ». (Crédit Photo : Photo gracieuseté)
Vers un plan d’aménagement concerté
Maxime Lavoie-Rioux précise que cette consultation constitue la première étape d’un processus plus vaste. L’UQAT aura ensuite la responsabilité de mettre sur pied un comité de travail composé d’étudiants et de citoyens. Parmi les participants, un tirage au sort sera effectué pour désigner les volontaires souhaitant s’impliquer dans la suite du projet.
« L’objectif, c’est d’être le plus consensuel possible », affirme M. Lavoie-Rioux, rappelant qu’aucun plan d’aménagement n’est encore établi. Les résultats de la consultation permettront plutôt d’élaborer, collectivement, un plan d’aménagement réfléchi et partagé avec la population.
Pour l’instant, aucun échéancier précis n’a été fixé pour la mise en œuvre de ce futur plan. « Du côté de la MRC, nous ne gérons pas le calendrier », précise-t-il. En fonction des recommandations de l’UQAT, la MRC de La Vallée-de-l’Or définira les prochaines étapes du projet et les orientations du futur plan d’aménagement, avec l’ambition de faire de la Forêt récréative un modèle de gestion concertée et durable au bénéfice de toute la communauté.