La Ville de Rouyn-Noranda, en collaboration avec la bibliothèque municipale, la Maison du Soleil Levant, le Musée d’art de Rouyn-Noranda et L’Indice bohémien, lance Le Mégaphone, un journal créé par des personnes en situation d’itinérance.
« Le Mégaphone, c’est une façon d’illustrer et d’amplifier la voix de ceux qu’on n’entend jamais. On en parle beaucoup, mais eux ne prennent presque jamais la parole. On voulait leur donner l’occasion de faire entendre leur voix », explique Valérie Duhaime, coordonnatrice de la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda.
Ce projet s’inscrit dans une série d’observations liées à la fracture sociale et s’inspire de la réalité de nombreuses personnes en situation de vulnérabilité qui fréquentent la bibliothèque. Il met en lumière le parcours et le vécu de cinq usagers de la Maison du Soleil Levant. « On voit des images, mais on connaît peu leurs histoires », précise Gilles Chapadeau, maire de Rouyn-Noranda.

« Le Mégaphone contribue à briser les préjugés et à humaniser une réalité souvent mal comprise », Gilles Chapadeau, maire de Rouyn-Noranda. (Crédit Photo : Le Citoyen — Ricardo Jr Emmanuel )
La Ville de Rouyn-Noranda, par l’entremise de sa bibliothèque municipale, est fortement impliquée dans cette initiative. Pour l’instant, un seul numéro a été publié. « On voudrait en avoir d’autres, en créer un par année éventuellement, et mettre l’emphase sur d’autres groupes qu’on entend peu, comme les personnes âgées ou les adolescents neurotypiques », explique Valérie Duhaime. L’objectif est de pérenniser ce projet afin qu’il devienne un rendez-vous annuel d’expression citoyenne.
Derrière ce premier numéro se cache le travail de toute une équipe, dont les cinq participants de la Maison du Soleil Levant. Tout au long de l’été, ils se sont investis dans un projet d’écriture, accompagnés par des auteurs de la région qui ont agi comme mentors. À travers la poésie, le rap, le récit ou la fiction, les participants se livrent avec authenticité et ouvrent une fenêtre sur des réalités souvent méconnues. « On espère avoir plus de pages dans les prochains numéros, car il y a beaucoup de choses à dire, à raconter », souligne Valérie Duhaime.

« La meilleure façon de renforcer la cohésion sociale, c’est d’aller à la rencontre des gens », Valérie Duhaime, coordonnatrice de la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda. (Crédit Photo : Le Citoyen — Ricardo Jr Emmanuel )
Bien qu’il n’ait pas été présent à la conception du projet, Gilles Chapadeau en récolte aujourd’hui les fruits et salue le travail collectif qui l’a rendu possible. « Cette initiative est née dans un esprit de solidarité. Ça reflète ce que nous sommes à Rouyn-Noranda : une ville d’accueil, une communauté solidaire de sa population », affirme-t-il.
Pour Valérie Duhaime, le message derrière Le Mégaphone est clair : « Prenez le temps de rencontrer les personnes en situation d’itinérance. Rappelez-vous que ce sont des citoyens comme les autres. Ils sont simplement mal pris, c’est tout, et ils ont des choses à raconter », conclut-elle.
Dans ce premier numéro de huit pages, les histoires sont variées et touchantes, allant de la poésie au rap, du récit personnel à la fiction, offrant un regard authentique sur le vécu des participants.