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Azimut étend une importante zone antimoine-or sur 1,8 km à Wabamisk

24 octobre 2025

par : Davide Buscemi

photo : Carte tirée du site Internet d’Azimut.

Exploration Azimut a annoncé, le 23 octobre, à Longueuil, des résultats encourageants sur la propriété Wabamisk, en Eeyou Istchee Baie-James. Les forages récents confirment la présence d’un corps minéralisé combinant antimoine et or sur 1,8 kilomètre de longueur et jusqu’à 250 mètres de profondeur. La zone, baptisée Fortin, demeure ouverte dans toutes les directions, laissant entrevoir un potentiel de croissance considérable.

Une ressource rare et stratégique

L’antimoine, un métal essentiel utilisé dans les batteries, les alliages et la fabrication de semi-conducteurs, est aujourd’hui classé comme minéral critique par les gouvernements du Canada, des États-Unis et de l’Union européenne.

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Son prix atteint désormais environ 56 000 $ US la tonne, en raison des restrictions imposées par la Chine, qui fournit 60 % de la production mondiale. Aucune mine de ce métal n’est actuellement exploitée au Canada ni aux États-Unis.

Dans ce contexte, la découverte d’Azimut prend une dimension particulière. « La Zone Fortin se positionne parmi les plus importants systèmes minéralisés en antimoine du Canada », souligne la société, qui détient 100 % des droits sur Wabamisk.

Des résultats de forage prometteurs

Depuis la découverte de la zone en 2024, Azimut a réalisé 86 forages totalisant 12 286 mètres sur Fortin et ses environs. La société publie aujourd’hui les résultats de 28 trous supplémentaires, totalisant 4 584 mètres. Les analyses de sept autres trous sont toujours en attente.

Parmi les intersections les plus notables :

· Forage WS25-67 : 0,89 % d’antimoine (Sb) et 0,65 gramme d’or par tonne (g/t Au) sur 41,9 mètres, incluant un intervalle de 1,84 % Sb et 10,9 g/t Au sur 1,7 mètre ;

· Forage WS25-85 : 0,73 % Sb sur 39,2 mètres, incluant 1,93 % Sb sur 2 mètres ;

· Forage WS25-86 : 0,56 % Sb sur 27 mètres, incluant 3,32 % Sb sur 2 mètres ;

· Forage WS25-72 : 1,07 % Sb sur 13,6 mètres, avec un sommet à 3,12 % Sb sur 2 mètres.

Certaines intersections montrent aussi de fortes concentrations en or :

· Forage WS25-61 : 6,6 g/t Au sur 1,3 mètre ;

· Forage WS25-54 : 6,24 g/t Au sur 2,5 mètres ;

· Forage WS25-73 : 4,5 g/t Au sur 1,3 mètre.

Ces valeurs suggèrent que la minéralisation aurifère n’est pas toujours liée à la présence d’antimoine, ce qui accroît la complexité mais aussi l’intérêt du gisement.

Une géologie favorable à la continuité

Les forages révèlent un système minéralisé continu sur au moins 1,8 km, dans un corridor prospectif de 2,4 km de long. L’épaisseur des zones minéralisées varie généralement entre 5 et 50 mètres, pour une moyenne d’environ 25 mètres. Les sondages confirment également un pendage d’environ 70 à 75 degrés vers le sud.

La minéralisation est encaissée dans une zone d’altération hydrothermale formée principalement d’albite (une variété de feldspath) et traversée par des veines de quartz riches en sulfures d’antimoine : berthiérite, gudmundite et stibine. Ces minéraux se retrouvent dans un corps allongé appelé sill albitique, dont l’épaisseur peut dépasser 90 mètres et la continuité latérale 2,6 km.

Ce contexte géologique, situé à la frontière des sous-provinces archéennes de La Grande et d’Opinaca, est déjà reconnu pour son potentiel aurifère ; c’est dans un environnement comparable que se trouve la mine Éléonore, exploitée par Newmont.

Un métal critique en forte demande

La rareté mondiale de l’antimoine pousse Azimut à accélérer son programme d’exploration. Les restrictions d’exportation imposées par la Chine depuis 2024 ont provoqué une flambée des prix et accru les risques de rupture d’approvisionnement.

Selon le US Geological Survey, la production mondiale atteignait 100 000 tonnes en 2024, dont 60 % provenaient de la Chine, 17 % du Tadjikistan et 13 % de la Russie.

Ce métal est utilisé dans les alliages résistants à la chaleur, dans les batteries et les composants électroniques, mais aussi dans les retardateurs de flamme présents dans de nombreux produits industriels. Sa demande croissante, notamment pour les technologies vertes et la défense, en fait un enjeu stratégique pour l’Occident.

Prochaines étapes à Wabamisk

Azimut prévoit de reprendre le forage au début de 2026, avec un programme initial de 5 000 mètres destiné à étendre la zone en profondeur et à densifier les forages existants.

La société mène aussi des essais métallurgiques, comprenant des tests de broyage et de flottation, pour déterminer la meilleure méthode d’extraction de l’antimoine et de l’or.

Le président d’Azimut, Jean-Marc Lulin, a déjà souligné à plusieurs reprises le potentiel exceptionnel de la région de la Baie-James pour les métaux critiques.

La propriété Wabamisk, entièrement détenue par Azimut, couvre 356 km² répartis sur 673 claims. Elle est bordée à l’est par la propriété Wabamisk Est, optionnée à Rio Tinto pour l’exploration du lithium. Ensemble, les deux blocs forment une ceinture de 51 kilomètres de longueur jugée parmi les plus prometteuses du Nord québécois.

Une perspective économique à long terme

L’ampleur du système Fortin et la nature des minéralisations laissent envisager un gisement d’intérêt stratégique pour le Québec et le Canada. Si la teneur moyenne en antimoine devait se confirmer dans les forages futurs, le site pourrait devenir l’un des rares projets nord-américains capables de produire ce métal sans dépendre des importations asiatiques.

Les analyses métallurgiques en cours permettront d’évaluer la récupération potentielle du métal et la rentabilité d’une future exploitation. En attendant, la société prévoit de poursuivre ses travaux de terrain afin de mieux comprendre la géométrie du corps minéralisé et d’identifier de nouvelles cibles dans les extensions est et ouest.

La zone Fortin se distingue donc par une combinaison rare d’éléments : un potentiel aurifère, un métal critique stratégique, et un environnement géologique favorable à la continuité du gisement.

À mesure que les résultats s’accumulent, Wabamisk s’impose comme un projet clé de la nouvelle cartographie minérale du Nord québécois.

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