Présenté du 16 au 19 octobre dans dix municipalités de l’Abitibi-Témiscamingue, le Festival de Contes et Légendes a regroupé dix conteurs pour une programmation variée. Avec le thème En chantier, on y découvre des nouveautés autant au niveau des artistes que des organisateurs.

Derrière le thème En Chantier se trouve une signification plus poussée que sa référence à la construction : c’est une façon de montrer à la population que le comité organisateur est en plein changement. Le président du Festival, Alexander Walosik, en est à sa deuxième année au sein de l’organisation et il souhaite « un nouveau départ, une nouvelle direction » pour l’événement.

En partant avec de nouvelles fondations, le Festival pourra de plus en plus inclure des contes multidisciplinaires, comme le projet artistique Trilogie. Dès la soirée d’ouverture, le 16 octobre, Trilogie a réuni le conte à la musique et aux arts visuels. La présentation est adaptée afin que même les plus distraits puissent être captivés par tout ce qui se trame devant eux. Pour la réalisation du projet, des conteurs ont été associés avec des artistes et des musiciens afin de créer une mise en scène immersive et dynamique pour le public. Ils ont dû travailler ensemble pour que chaque discipline ait sa place durant le spectacle. En ce moment, l’œuvre d’art est exposée au Centre d’exposition de Val-d’Or jusqu’au 20 novembre, où les curieux peuvent s’assoir, écouter le conte et la musique tout en admirant le travail de l’artiste Sabrina Forget-Matte.

Match Conteurs vs Improvisateurs du samedi soir (Crédit Photo : Photo gracieuseté Alain Royer)

L’origine du Festival de Contes et Légendes

Étant à sa 22e édition, le Festival a été fondé en 2004 par Nicole Garceau, native de Val-d’Or. Amatrice de théâtre et de contes, elle souhaitait emmener ces disciplines à un autre niveau pour la région. Elle voulait mettre de l’avant les contes entourant la culture d’ici. Avec le temps, même si le folklore québécois persiste, les récits se sont modernisés avec des thèmes comme le féminisme, la culture des Premières Nations et bien d’autres.

Derrière les rideaux

L’organisation d’un tel événement est un processus qui nécessite une année complète, car il y a plusieurs étapes à respecter. Il faut du temps pour que les organisateurs remplissent les demandes de subventions, mettre en place une programmation et s’entretenir avec les artistes invités. M. Walosik s’assure que ceux-ci soient bien logés et nourris. Son comité s’occupe également des visites pour quelques artistes dans plusieurs municipalités de l’Abitibi-Témiscamingue, facilitant l’accessibilité.

Quelques mots pour les curieux

Alexander Walosik décrit le festival comme un événement auquel on doit donner une chance pour pouvoir l’apprécier : « Je ne dis pas que 100% des personnes qui vont venir nous voir vont aimer [le spectacle], mais au moins 80% vont vouloir revenir pour une prochaine édition. » Il ajoute que c’est une question de vendre l’ambiance du Festival et que comparativement aux spectacles de musique et d’humour, il faut l’essayer pour l’apprécier. Selon lui, il s’agit d’une manière de consommer les bases de la culture à l’état brut, sachant que l’art de l’oralité a longuement été transmis de génération en génération. De plus, le public visé est très vaste grâce à la tournée des bibliothèques qui permet de regrouper les enfants. Pour les spectacles en soirée, ils accueillent des gens de tout âge. Il précise que le contenu des histoires inclut des morales et des valeurs pertinentes autant pour les adultes et les adolescents que pour les enfants.

La programmation de la semaine dernière était entièrement québécoise. Parmi les conteurs invités, Marta Calzada, Céline Lafontaine, Pierre Labrèche, Louise Magnan et Claude Boutet ont ouvert les festivités. D’autres conteurs se sont aussi joints à l’événement.

L’an prochain, on aura droit à une 23e édition qui revisitera différents styles de contes. Sachant que des changements sont en cours, le public pourra s’attendre à des nouveautés. Alexander Walosik parle d’apporter le terme multidisciplinaire à un tout autre niveau, et ce, en incluant du cinéma.